Les grandes lignes du compte de résultat prévisionnel expliquées simplement
Le compte de résultat prévisionnel constitue l’un des principaux éléments de votre business plan.
Il vous permet de calculer vos bénéfices futurs, en prenant en compte l’ensemble des produits et charges que vous envisagez lors de la création de votre entreprise. Nous vous proposons un guide pour vous expliquer les grandes lignes du compte de résultat prévisionnel et vous aider à comprendre sa construction. Notez que grâce à notre logiciel, ce tableau est automatiquement alimenté en fonction des éléments que vous renseignez au préalable et ce en toute simplicité.
Le compte de résultat prévisionnel, premier tableau des éléments financiers de votre business plan
- compte de résultat prévisionnel ;
- soldes intermédiaires de gestion (SIG) ;
- bilan prévisionnel ;
- plan de financement prévisionnel ;
- budget prévisionnel de trésorerie ;
- besoin en fonds de roulement ;
- seuil de rentabilité.
Le compte de résultat prévisionnel représente le pilier de ces éléments et vous ne pouvez faire l’économie de le constituer sérieusement, afin de vous assurer de la viabilité de votre projet. En effet, il vous donne de la visibilité et vous permet de vous projeter dans l’avenir.
En ayant un rapport précis sur l’ensemble des coûts engendrés par le fonctionnement de votre entreprise, vous pouvez évaluer quelle sera sa croissance, grâce à l’évolution de son chiffre d’affaires. Vous pouvez en déduire la rentabilité, c’est-à-dire le rapport entre le chiffre d’affaires et le résultat.
Qu’est-ce que le compte de résultat prévisionnel ?
Étant donné qu’il s’agit de prévoir votre résultat (un bénéfice ou une perte), ce tableau tient compte d’une part des rentrées d’argent et, d’autre part, des sorties d’argent. C’est-à-dire :
- le chiffre d’affaire prévisionnel avec les ventes de produits ou services, mais aussi les produits financiers, subventions et autre revenus d’exploitation ;
- les dépenses prévisionnelles pour la même période d’exploitation qui recensent les achats de matières premières, marchandises, frais de personnel, impôts et taxes, amortissements, etc.
Ce que vous devez retenir c’est que le compte de résultat prévisionnel tient compte d’une part les produits encaissables et les produits non encaissables et d’autre part, les charges décaissables et les charges non encaissables.
En calculant la différence entre ces deux chiffres prévisionnels (produits-charges), vous obtenez l’estimation de votre résultat. Ce résultat peut se décomposer en trois parties :
- le résultat d’exploitation ;
- le résultat financier ;
- le résultat exceptionnel.
Vous devez additionner ces trois éléments, puis retrancher l’impôt sur les sociétés, pour obtenir le résultat net.
Le compte de résultat prévisionnel sur 3 ou 5 ans
Le compte de résultat prévisionnel est généralement calculé sur une période couvrant de 3 à 5 ans d’exploitation de l’entreprise et se découpe par année d’exercice. En effet, il n’est pas anormal qu’une entreprise ne soit pas rentable dès les premiers mois, voire la première année d’exploitation. Vous êtes nouveau sur le marché, vous devez vous faire connaître et vous y faire une place.
Si votre étude de marché est juste, votre chiffre d’affaires doit croître. En partant de zéro, vous allez avoir vos premiers clients, puis votre portefeuille clients doit s’étoffer, en comptant également avec l’augmentation de votre panier moyen.
La moyenne de rentabilité d’une entreprise est de 3 ans, mais elle peut être augmentée à 5 ans dans certains cas. Une fois votre activité lancée, vous devez veiller à ce que vos chiffres soient égaux ou supérieurs à votre compte de résultat prévisionnel. S’ils sont inférieurs, votre entreprise peut être en péril, surtout si au bout des 3 ou 5 ans prévus, vous n’avez toujours pas atteint un bilan positif.
Il faut bien comprendre que rien n’est jamais figé dans une activité professionnelle. Un chef d’entreprise doit avoir l’œil sur les chiffres pour ajuster en permanence sa stratégie, afin de devenir et demeurer bénéficiaire, avec généralement l’objectif de développer sa société.
Voici un exemple de compte de résultat prévisionnel :
Calculer votre chiffre d’affaires prévisionnel
Votre première tâche est d’établir votre chiffre d’affaires prévisionnel. Vous devez le calculer hors taxes, c’est-à-dire sans prendre en compte la TVA que vous devrez acquitter à l’État. Attention toutefois, il se peut que votre entreprise ne soit pas assujettie à la tva.
Votre chiffre d’affaires prévisionnel se compose de vos ventes HT, auxquelles s’ajoutent vos prestations de services HT et dont vous retranchez les rabais, remises, ristournes et escomptes que vous prévoyez d’accorder à votre client. Son importance est capitale pour la conception de vos prévisions financières. C’est lui qui détermine l’investissement que vous devez engager pour la réussite de votre projet : stocks si besoin, achat de matériel, personnel, etc.
Il est essentiel que vous établissiez votre chiffre d’affaires prévisionnel avec la plus grande clairvoyance et en vous reposant sur des chiffres réalistes et cohérents. Si vous êtes trop optimiste, vous pourriez vous lancer dans une entreprise dont la rentabilité, et donc la viabilité, seraient remises en question. De plus, être le plus objectif possible permet aussi de démontrer votre maturité à mener un projet à bien.
L’étude de marché
Il est essentiel que vous ayez travaillé en amont sur une étude de marché qui vous permet d’estimer le niveau de la demande, en fonction de la capacité de votre offre.
Le chiffre d’affaires de la concurrence
Pour vos calculs, vous pouvez vous baser sur les chiffres des concurrents de votre secteur d’activité. Recherchez les entreprises comparables à la vôtre en termes d’activité, cible, taille et stratégie, et tâchez d’obtenir le maximum de renseignements à leur sujet.
Vente de produits et proposition de services
Si vous proposez de la vente de produits, vous calculez simplement votre chiffre d’affaires en multipliant votre prix de vente unitaire par le nombre d’articles vendus.
Si vous vendez des services, le calcul s’avère plus complexe, car vous devrez intégrer l’investissement de base, mais aussi le coût à l’heure et/ou forfaitaire que vous appliquez à vos clients.
Multipliez vos scénarios
Prenez le temps de la réflexion pour concevoir votre chiffre d’affaires prévisionnel. Vous pouvez établir divers scénarios, avec trois versions : pessimiste, réaliste et optimiste. Tâchez de trouver des personnes qui connaissent bien votre secteur d’activité et qui auront un avis plus objectif sur vos prévisions : comptables et experts comptables, corporations ou associations de votre branche, concurrents dans une autre région, etc.
La croissance de l’entreprise
Vous devez prendre en compte la croissance de votre entreprise dans le calcul de votre chiffre d’affaires prévisionnel. À cette fin, vous devez évaluer le développement de votre portefeuille clients et de leur panier moyen. Il vous faut prendre en compte la demande qu’il existe sur le marché, ainsi que votre capacité à empiéter sur la clientèle de vos concurrents déjà en place.
N’oubliez pas que si l’activité se développe, les coûts aussi. Prenez en compte leur augmentation dans votre prix de revient. Calculez ensuite le supplément sur votre prix de vente que vous devrez répercuter pour conserver votre marge.
Calculer vos dépenses prévisionnelles
Il s’agit maintenant d’évaluer l’ensemble des dépenses liées à votre future activité. Il est impossible d’en établir la liste exhaustive, car chaque entrepreneur doit prendre en compte les particularités de son activité.
Les coûts de production
Chaque produit ou service que vous vendez a un coût de production. Vous devez intégrer l’achat de matières premières, stockage, production, livraison, etc. Déterminer les coûts de production vous confirme si votre produit peut être rentable. S’il vous coûte plus cher à produire que ce qu’il vous rapporte, vous devez remettre en question votre projet.
Tant que vous n’avez pas trouvé une solution pour que vous puissiez bénéficier d’une marge, votre activité n’est pas viable. D’ailleurs, vis-à-vis de la loi, cette situation est illégale : il est interdit de vendre à perte, car ce serait préjudiciable pour la concurrence.
Les coûts opérationnels
Les coûts opérationnels ne sont pas liés directement à la fabrication ou au stockage de vos produits, mais aux frais de fonctionnement de l’entreprise : frais de personnels, location des bureaux, ateliers et entrepôts, etc.
Les coûts de structure pèsent très lourd dans vos budgets et il est conseillé de vous attarder sur chaque poste, afin de les réduire le plus drastiquement possible. Lorsque vous débutez une activité, vous avez tout intérêt à vous montrer prudent. Dès lors que votre entreprise sera bénéficiaire, vous pourrez envisager des dépenses qui vous apporteront davantage de confort, mais pas avant.
Les dépenses prévisionnelles
Voici la liste des dépenses les plus courantes, qui sont généralement communes à toutes les sociétés :
- achats de marchandises ;
- achats de matières premières ;
- achats des petites fournitures et matériels nécessaires à la vie de l’entreprise ;
- coût de l’énergie ;
- dépenses de communication : publicité, promotion, etc. ;
- dépenses de télécommunication : matériel et forfaits téléphone et Internet ;
- coût des charges d’entretien et de réparation ;
- frais de transport ;
- frais de déplacement et de représentation ;
- loyers immobiliers ;
- location de matériel, crédits-baux et forfaits divers ;
- emprunts ;
- dotations aux amortissements ;
- frais liés à la sous-traitance ;
- salaires et charges sociales ;
- commissions revendeurs ;
- salaires et charges intérimaires ;
- honoraires de prestataires : comptable, expert-comptable, avocat, conseiller juridique, etc. ;
- impôts et taxes, etc.
Si vous souhaitez aller plus loin dans la compréhension du compte de résultat prévisionnel, vous pouvez vous rendre sur le site economie.gouv.