Les grandes lignes du plan de financement prévisionnel expliquées simplement
Le plan de financement prévisionnel se présente sous forme de tableau et détaille les prévisions financières d’une entreprise.
Il permet de définir la stratégie de financement en détaillant d’une part les besoins et, d’autre part, les ressources. Il évalue le coût total d’une entreprise, avec le plan de financement initial sur une colonne, ainsi que le plan de financement prévisionnel, le plus souvent sur trois ans.
Ce tableau est automatiquement alimenté grâce à notre logiciel de business plan et aux éléments que vous aurez préalablement renseigné.
Quelle est l’utilité du plan de financement ?
Grâce au plan de financement prévisionnel, l’entrepreneur détermine les moyens dont il a besoin, ainsi que les ressources qu’il doit mobiliser pour les financer. Les besoins sont appelés « emplois ». Les ressources recensent les financeurs potentiels.
Ainsi, vous identifiez les partenaires financiers que vous devez mobiliser, avec une idée très précise du montant de leur apport. Parallèlement, vous appréciez le montant du prêt bancaire dont vous avez besoin pour compléter votre financement.
Le plan de financement prévisionnel et la banque
Le plan de financement prévisionnel permet d’affiner la demande de prêt à la banque.
En effet, un établissement financier, sauf exception, ne se lance pas dans un financement de création d’entreprise, sans que l’entrepreneur ne fournisse un apport personnel pour la constituer. Cet apport personnel doit représenter environ 30 à 50 % des fonds nécessaires.
Les banques financent, de préférence, les biens immobilisés qui leur offrent une garantie directe. En revanche, elles rechignent à financer les besoins de trésorerie de départ qui servent à l’acquisition du stock et à financer les frais de lancement et de communication de l’entreprise.
Le financement prévisionnel constitue donc un élément crucial pour votre dossier de financement par une banque.
Comment établir le plan de financement initial ?
Pour bâtir votre plan de financement prévisionnel, vous devez commencer par le plan initial qui vous sert à calculer le coût total de votre projet pour son démarrage. Il se présente en deux parties qui doivent s’équilibrer : les besoins et les ressources pour les financer. Les chiffres des divers tableaux sont exprimés en hors taxes, dans la mesure où l’entreprise peut récupérer la TVA.
Les besoins initiaux
Vous devez établir la liste de vos besoins initiaux nécessaires pour la création de votre entreprise, en incluant le fonds de roulement initial. La première partie est consacrée aux immobilisations.
Immobilisations incorporelles
- Frais d’établissement, de création et de publicité.
- Sommes allouées à la recherche et le développement.
- Achat de licence, brevet, droit au bail, marque, fonds de commerce, droits d’entrée en cas de franchise.
Immobilisations corporelles
- Acquisition du matériel informatique.
- Achat de matériel, machine, outillage, mobilier.
- Achat d’un ou plusieurs véhicules de fonction.
- Acquisition de terrain et de bâtiment.
- Travaux de rénovation et d’agencement.
Immobilisations financières
- Dépôts et cautionnements à verser.
- Titres de sociétés en cas de prise de participation ou de rachat.
Viennent ensuite les fonds de roulement qui correspondent à la trésorerie nécessaire pour le démarrage de l’entreprise. Ils sont calculés en prenant en compte le décalage entre les sorties et les entrées d’argent. Vous devez prévoir les délais de paiement des clients, comme des fournisseurs.
BFR : Besoin de Fonds de Roulement
- Achat de départ du stock.
- Achat de matériel et de fournitures.
- Frais liés à la création de l’entreprise.
Votre BFR équivaut à la valeur de vos stocks et des créances des clients dont vous soustrayez les dettes fournisseurs.
Les frais liés à la création de l’entreprise
Les frais de création d’entreprise ne doivent pas être négligés. C’est en partie en amont de votre création que l’avenir de votre société se joue. Pour pouvoir bâtir votre prévisionnel avec précision, vous ne devez rien oublier, car il s’agit d’une multitude de frais. Lorsque vous les additionnez, le résultat peut être important.
- L’étude de marché : selon vos projets, le coût peut être élevé.
- L’élaboration du business plan.
- Les frais de déplacement pour rencontrer vos futurs partenaires. Si vos fournisseurs, investisseurs, ou même clients sont éloignés, ces frais ne sont pas négligeables.
- Les dépenses de communication pour toute la publicité que vous prévoyez en amont.
- Le dépôt de votre marque : si vous déposez votre marque auprès de l’INPI, prévoyez 225 €.
- Le dépôt de brevet : comptez entre 500 et 700 €, auxquels il faut éventuellement ajouter des frais de rédaction par un professionnel.
- Conception de votre site Internet : à partir de 1 000 €, mais beaucoup plus si vous incluez le travail de référencement sur les moteurs de recherche.
- Le stage obligatoire d’initiation à la gestion si vous dépendez de la chambre des métiers : environ 200 €.
Les ressources financières initiales
Au total de vos besoins initiaux, vous devez opposer les ressources financières initiales pour équilibrer votre plan de financement prévisionnel.
- Apports en numéraire et apports en nature pour le capital social : ils ne sont récupérables que si le capital social est ultérieurement réduit, ou si l’entreprise est liquidée.
- Apports en compte courant d’associé : destinés au roulement de trésorerie, ils sont récupérables à tout moment, sauf indication contraire de la banque qui en décide le blocage.
- Pour les entreprises individuelles, les apports de l’exploitant.
- Emprunts souscrits auprès des divers organismes de crédit.
- Subventions d’équipement perçues pour la création d’entreprise.
Voici un exemple de plan de financement prévisionnel :
Plan de financement prévisionnel sur 3 ans
Établir le plan de financement prévisionnel
Le plan de financement prévisionnel prouve que les ressources financières sont suffisantes pour couvrir les besoins financiers de l’entreprise, en fonctions des budgets prévus pour chaque exercice.
Il est le plus souvent évalué sur 3 exercices, mais vous pouvez allonger cette durée.
Votre base pour établir ce prévisionnel est le plan de financement initial, auquel vous ajoutez les éléments des nouveaux exercices.
- Nouveaux investissements.
- Nouveaux apports en capital.
- Nouveaux apports en compte courant d’associés.
- Remboursements de comptes courants d’associés.
- Nouveaux emprunts souscrits.
- Remboursements d’emprunts.
- Prélèvements de l’exploitant individuel ou distributions de dividendes.
- Subventions d’équipement.
- Variation du besoin en fonds de roulement.
- Variation de trésorerie : différence entre vos ressources et vos besoins sur une période donnée.
- Capacité ou insuffisance d’autofinancement.
La capacité d’autofinancement (CAF) est calculée en établissant la différence entre les produits qui sont au crédit et les charges qui sont au débit. Vous additionnez votre résultat d’exercice et les dotations aux amortissements d’immobilisations prévisionnelles. Ces dotations permettent de répartir la valeur du bien concerné sur sa durée d’utilisation prévue.
La vérification du plan de financement prévisionnel
Une fois que vous avez terminé votre plan de financement prévisionnel, vous devez vérifier tous vos chiffres, surtout si vous êtes novice en matière de création d’entreprise. Voici une liste des erreurs de débutant que l’on retrouve le plus fréquemment.
- Les besoins initiaux de démarrage sont sous-estimés.
- Les apports des associés ne correspondent pas à la prévision des futurs statuts de l’entreprise.
- Le montant de l’emprunt est démesuré par rapport aux apports des associés. Rappelons que les fonds propres doivent représenter en moyenne 25 à 30 % du financement global.
- La variation de trésorerie du plan de financement ne concorde pas avec le tableau de trésorerie.
- Les prélèvements de l’exploitant ou la distribution de dividendes prévus ne sont pas intégrés dans le plan de financement.
- Les ressources financières se limitent à couvrir les besoins, alors qu’il faut prévoir un excédent pour anticiper des dépenses non provisionnées et d’éventuelles périodes d’activité délicates.